14 Janvier 2015
Voici un résumé organisé des propos des 2 auteurs de "La manipulation affective dans le couple, faire face à un pervers narcissique" recueillis sur Filigranes.TV. Informations complétées par quelques observations d’analyse comportementale :
Les spécificités du bourreau :
Est dans le déni (à vie) de sa propre souffrance personnelle (il se protège ainsi), déni qu’il servira à toutes les sauces puisque c’est le mode opératoire atour duquel tourne toute son existence
Instrumentalise ses souvenirs d’enfance pour créer du lien avec sa victime elle-même blessée narcissiquement
Utilise des informations qui sont toujours véritables (ce qui rend difficile la prise en flagrant délit de manipulation)
Le profil de la victime :
Pré-disposition aux addictions/à toutes les formes de dépendance car individu en souffrance morale, plus, avec un besoin vital de l’amour d’autrui(ne vivant qu’à travers le regard/feedback de l’autre). Ainsi,non, tout le monde n’est pas une victime potentielle de PN.Une personne bien construite est insensible à ses techniques de harponnage, ce qui la rend inintéressante aux yeux de ce chasseur actif.
Les caractéristiques de la relation :
Début de la relation théâtrale ! N’importe qui en début d’une relation de séduction se présente sous son meilleur jour et fait en sorte de dissimuler au mieux le reste. Cependant, même s’il y a volonté d’influencer l’autre, ce « meilleur de soi »existe vraiment chez la personne « normale » tandis que le PN lui créé l’illusion. En effet, il adapte ses comportements et propos en fonction du besoin/des attentes de la partenaire à séduire. De plus, comme il veut se rendre inoubliable (trouble de l’image/de l’identité oblige),la sexualité de départ est tournée vers la performance. Les victimes en arrivent à se (re)découvrir pour le meilleur au début puis le pire à long terme car il en arrive à leurs imposer certaines pratiques, certains jeux qu’il est le seul à aimer, tout en convainquant (à son insu) la victime, qu’elle aussi « elle adore ça ».
Le mécanisme d’emprise :
Quand l’avenir est prometteur, on trouve des justifications aux comportements de l’autre parce que l’on veut que ça marche ! On se censure soi-même, en évitant de penser aux paroles ou aux actes qui nous ont fait tiquer. Car en effet, il n’est pas rare(puisqu’il joue un rôle) que le PN se trahisse en début de relation. La victime aura en effet, probablement plusieurs fois l’occasion d’être spectatrice de quelque chose qui cloche, en rupture avec l’image que veut donner son bourreau.Seulement, c’est tellement court, et souvent perçu comme insignifiant dans un flow de bonheur, d’extase, que la victime ne relèvera pas. Une fois que la dépendance affective ainsi que matérielle (car ça marche généralement ensemble) sont installées,le piège s’est refermé et il devient trop tard (car très compliqué, grâce à des mécanismes de destruction mentale, plus une réalité financière, maternelle aussi parfois, de s’en aller). Le moment où tout bascule est symptomatique. Il se traduit (parfois du jour en lendemain, souvent après un engagement qui paraît définitif : mariage, grossesse, achat d’une maison, business en couple) par des remarques, des reproches, des injures et de la violence ! Par « chance »,ces femmes finissent parfois en thérapie, poussées (bien entendu)par leur conjoint faussement bienveillant qui les amène à prendre la responsabilité de l'échec du couple. Il les culpabilise(puisqu’il est dans le déni – ça ne peut jamais venir de lui ),elles, elles se culpabilisent naturellement, ainsi tout le monde« est content », la mécanique est alors bien rodée… «Chance », car si la victime tombe sur un thérapeute chevronné,il ne faudra pas longtemps à celui-ci pour dire à sa patiente qu’il y a quelque chose d’anormal dans le poids qu’elle porte sur ses épaules et dans ses demandes à elles (fonctions de ses exigences à lui).
Car là où l’emprise continue et où le piège devient global(et non plus spécifique à la conjointe) c’est qu’il y a aussi séduction de l’entourage ! Le personnage de lune de miel est aussi de sortie pour les rencontres familiales,celles entre amis ou entre collègues. Et tous ceux qui ne tombent pas sous le charme de ce conquérant sont éliminés de l’entourage de la victime par des moyens détournés (donc indolores pour celle-ci qui est en cours de lobotomisation à huis-clos et déjà à moitié endormie). Tout regard critique est donc le meilleur moyen(sous-entendu le pire) pour perdre contact avec la victime et son décideur de bourreau. Quand malheureusement la famille ou l’entourage plus large est tombé aussi dans le piège, la victime a un mal fou à se faire comprendre par eux. Hypnotisés, les proches ne peuvent croire leur propre amie, leur propre fille. Victime du déni de son conjoint, elle devient alors victime du déni des gens en lesquels elle pensait pouvoir avoir le plus confiance.C’est à ce moment précis que la femme peut sombrer en dépression ou penser au suicide. Abandonnée de tous, elle est seule face à son destin tragique, victime malgré-elle d’un complot qui touche toute sa sphère privée voire même professionnelle selon la virulence du dominant dont elle est éprise. Il lui faudra souvent beaucoup de courage et de tentatives pour sortir des griffes de son« mentor-pervers ».
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